Kyōtō, 8 août
Enfin, je continue mon blog...
Désolé de na pas l'avoir fait avant, mais pas envie... sur place, c'était "en direct", c'était excitant, mais une fois rentré en France, ce n'est plus la même chose.
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Le soir du 7, après le temple visité de nuit, je suis allé à l'hôtel que j'avais réservé, le Fujita.
Après une bonne nuit de sommeil, je me suis réveillé tôt et me suis promené le long de la rivière qui parcourt Kyōtō du nord au sud, la Kamogawa, et qui longe mon hôtel.
Les joggeurs peuvent traverser sur des "pas japonais" géants !
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J'avais rendez-vous au temple Saihō-ji à 10h précises, pour une cérémonie, suivie de la visite libre des jardins.
Ce temple possède le plus célèbre jardin de mousse du Japon : élaboré au XIVe siècle, c'est une vaste étendue boisée, dont le sol est entièrement recouvert de mousses, de 120 variétés différentes !
C'est pourquoi il est plus connu sous le nom de Kokedera, temple de mousse. L'étang, en son centre, à la forme de l'idéogramme chinois qui signifie "coeur".
Pour pouvoir le visiter, il faut s'inscrire au moins 10 jours avant, en faisant une demande avec son nom, le motif de la visite, etc... ; j'avais fait cette demande sur une carte postale double, géniale invention japonaise : on écrit sur une partie, on replie en deux, et la réponse est envoyé sur la deuxième partie, qui est déjà affranchie !
Et voici ma réponse
J'ai pris un taxi de mon hôtel, et comme j'étais en avance, j'ai visité un autre temple, Kegon-ji.
Pour y accéder, il faut monter un long escalier de pierre ; c'est là que j'ai vu le plus beau lézard de ma vie : superbe !
Dans ce temple, on élève environ 50'000 crickets par an ! Le temple comporte un sanctuaire dédié à tous les insectes. Les crickets ont donné son surnom à ce temple, Suzumuchi-dera (suzumuchi est le nom japonais des criquets, et veut dire 'insecte pur', à cause du son de cloche qu'émet cette espèce de criquet)
A l'entrée se trouve un jizō à sandales, très vénéré. On dit qu'il peut exhausser un vœu par personne, quel qu'il soit. Faites un vœu en tenant l'amulette achetée dans le temple, et après que le vœu s'est réalisé, vous devez revenir remercier ce jizō.
Vu le nombre d'offrandes, les voeux doivent effectivement se réaliser !
En chemin vers Saihō-ji, il y avait un maison avec cette fenêtre absolument unique, faite dans les circonvolution d'une branche ou d'une racine.
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Et me voici donc au Kokedera (temple de mousse), de son officiel Saihō-ji.
La cérémonie à lieu dans le sanctuaire du temple ; pour y accéder, on doit, comme toujours, se déchausser.
On s'assied devant une petite table, sur laquelle est le texte (en japonais !) des soutras (incantations) que l'on va devoir chanter, une petite ema sur laquelle on écrit un vœu, et un pinceau et de l'encre de chine pour écrire le vœu.
Le tout dure une vingtaine de minutes, après quoi, on va dans le fameux jardin.
Et là, c'est extraordinaire ! la diversité des textures et des couleurs des différentes mousses dessine des paysages improbables, avec vallons et montagnes !
Le feuillage des arbres crée des zones d'ombres et de soleil qui chatoient et rendent le tout encore plus incroyable !
L'étang central compte plusieurs îles reliées au 'continent' par des ponts recouverts eux aussi de mousses.
Plusieurs maisons de thé jalonnent le parcours.
Des jardiniers œuvrent pour enlever la moindre feuille sur les mousses ; leurs 'outils' abandonnés le temps d'une pause.
Ombre sur la mousse.
Et une " île " fantomatique, irréelle, sublime, comme balayée par une houle de mousse.
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Quittant le temple, j'ai pris le bus pour aller dans le quartier tout proche d'Arashiyama.
Le Horin-ji, datant du XIVe siècle, compte un pagode en plus des bâtiment du temple.
Comme il était déjà presque 14h, j'ai mangé dans un petit restaurant du coin : soba (nouilles de sarrasin froides : délicieux ) et tempura (friture légère de légumes et crevettes)
Arashiyama est le pont de départ de nombre d'excursions en train ou bateau sur la rivière Hozu et de visites de sites protégés.
Au hasard de la traversé du pont, j'ai eu la chance de tomber sur deux toutes jeunes maiko, que j'ai eu l'autorisation de photographier.
Mais le but réel de cette visite est le Tenryu-ji, inscrit lui aussi au patrimoine mondial de l'Unesco.
Ce temple zen a un jardin du XIVe siècle d'un beauté rare, avec un étang magnifique, planté de pierres, avec comme toile de fond les montages. Ce jardin a été créé par le même prêtre que le jardin de mousse du Saihō-ji.
Le nom du temple veut dire 'temple du dragon céleste', et en effet, il y a des panneaux peints représentant des dragons absolument somptueux.
Les différents bâtiments du temple sont reliés par un couloir couvert, en bois.
Dans l'étang se jette une "chute d'eau sèche", une suite de pierres en cascade, fameuse.
C'est là que j'ai eu la chance de faire cette photo magnifique, tant dans les proportions que dans les jeux d'ombres et lumière. C'est un pur hasard, mais le hasard fait bien les choses !